Les Nizonnais du Hangar't font leur devoir de mémoire.
La guerre 14-18 est commémorée cette année partout en France. Le choix de trois portraits retenus et peints par le Hangar't s'inscrit dans cet objectif de transmission de la mémoire.
Des tables de mémoire
Sur des tables de bistrot, dans un style inspiré de la technique d'Andy Warhol, Léa Coadic, Annick Blayo, René Coadic, Pops et des peintres amateurs ont mis à l'honneur leurs aînés, deux fantassins et un zouave.
« Nous avons récupéré trois tables de bistrot du café Chez Colette, pour y peindre les portraits et nous en cherchons d'autres, pour poursuivre. Les portraits des combattants sont peints d'après les photographies que Léna Coadic, Annick Blayo et René Coadic ont précieusement conservées. Nous sommes friands de toutes documentations sur le passé et nous en cherchons toujours. », signale Yves Quintel dit Pops, initiateur du Hangar't. « C'est le système d'audio diffusion dissimulé au-dessus de la table qui raconte l'histoire des poilus représentés sur le plateau. Chacun pourra, autour de la table, écouter une tranche de leur passé. »
Les trois Nizonais, comme des milliers d'hommes, sont allés combattre à Verdun et sur le chemin des Dames.
Annick Blayo, la petite fille d'Yves Herlédan, raconte :
« Mon grand père est né le 25 avril 1895, à Quimper. À 19 ans, il est mobilisé, il entre au 64e régiment d'infanterie. Blessé au chemin des Dames, enseveli par l'éclat d'un obus, il perd un oeil. Il est démobilisé et affecté en Afrique du Nord ».
Léa Coadic parle de son père Jean Noblet, né le 30 mai en 1896 :
« Il a été appelé sous les drapeaux le 15 avril 1915, à moins de 19 ans, il était dans l'infanterie. Et à 20 ans il a été intoxiqué par des gaz asphyxiants à Combe. Il a été enseveli sous les projections d'un obus, là, il a sauvé son capitaine blessé à la jambe, qui lui a offert sa montre en reconnaissance... », Un cadeau, que Léa conserve précieusement.
Le père de René Coadic a rejoint le 61e régiment d'infanterie. Lui aussi a été enseveli.
« Il a sauvé son supérieur, mais il en parlait peu. Ils ont tellement souffert là-bas. Il est parti comme fantassin puis a combattu en Hongrie, déclare René. Le jour du 11 novembre il ne fallait rien leur demander. Ils se retrouvaient entre eux. Ils se racontaient les faits de guerre. Et le soir en se quittant ils se tombaient dans les bras, le coeur lourd. », ajoute René.
Lors de fêtes patronales de Nizon, le samedi 27 et dimanche 28 septembre, les tables de mémoires seront accessibles au public.